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Séminaire public

Pour le séminaire public, 6 artistes et intellectuel.les de générations différentes (3 Marocain.es, 2 Français.es et 1 Égyptien, pour bien souligner les dimensions géopolitiques de ce questionnement), que réunit une exigence autoréflexive dans leurs champs d’activités respectifs, présentent en public à l’Institut Français de Casablanca le résultat d’une réflexion ou d’une recherche dans le cadre de la thématique HORIEZONTALISME. Chaque intervention est ensuite discutée, toujours publiquement, avec les autres participants au séminaire.

18 mars 2022
11H 
Youness Atbane (Maroc – artiste, chorégraphe)

Utopie de l'universalité de l'art, dystopie de la géopolitique

Youness Atbane revient sur la conception, la réalisation et la réception d’une de ses dernières pièces chorégraphiques, Untitled 14 km (qui met notamment en jeu les négociations entre artistes arabes et curateurs européens, et a été créée au MUCEM à Marseille), qu’il aura présentée la veille dans la cadre de HORIEZONTALISME.

18 mars 2022
15H 

Fatima Khemilat (France– politologue)
​Occidentalisation ou auto-orientalisation des élites maghrébines

Cette présentation met en abîme deux regards : celui des chercheurs du Maghreb occidentalisés et celui des chercheurs d’Occident orientalisés. Les premiers généralement issus des classes les plus favorisées ont adopté durant leur cursus une vision occidentale du monde. C’est à travers leur regard d’orientaux occidentalisés qu’ils vont juger et jauger l’Orient et l’Occident. En revanche, les chercheurs originaires du Maghreb, qui sont nés, ont grandi et ont été formés en France sont en permanence renvoyé à leur arabité et à l’Orient, taxés d’impartialité et d’être biaisés, tout en étant enjoints à travailler sur les populations dont ils sont originaires, presque comme des « native informants ». Renvoyés dos à dos, les chercheurs de part et d’autre de la Méditerranée nous invitent à mettre en abime l’occidentalisation et l’orientalisation dans un jeu de miroir inversé, qui dépasse la simple binarité Occidentaux/Orientaux.

18 mars 2022
17H 
Achraf Remok (Maroc – écrivain et curateur)

​A l'instar du printemps

Achraf Remok posera un double regard sur cette première édition de HORIEZONTALISME : un regard intérieur (il a accompagné l'artiste Amina Benbouchta dans sa proposition pour l'exposition et a signé le texte du catalogue en rendant compte) et le regard extérieur d'un jeune intellectuel marocain sur l'événement.

19 mars 2022
11H 
Henri jules Julien (France – dramaturge)

Qui parle ? Qui fait parler ? Une prise de pouvoir sur la parole

​Dans mon travail théâtral, j’interroge l’autorité sur le récit, les enjeux de pouvoir sur la représentation, et je place la question « Qui parle ? » au cœur de mes préoccupations. Mais dans un récent spectacle, Mahmoud & Nini, le travail d’écriture, initialement envisagé comme un travail collectif, s’est transformé en un exercice d’écriture solitaire. J’ai, de fait, pris le pouvoir sur la narration et littéralement parlé à la place des autres – ici une femme et un Arabe, ce contre quoi je lutte ardemment en toutes occasions. Témoignage donc d’une contradiction en acte et des lignes de fuite pour essayer de s’en sortir.

19 mars 2022
15h
Youssef Rakha (Égypte – écrivain)

Je suis égyptien, donc je suis invisible

​En 2018, j'ai décidé d'écrire un roman en anglais. Bien que deux de mes trois premiers romans, écrits en arabe, aient été traduits et publiés en anglais, et bien que ce dernier roman soit mon œuvre la plus importante à ce jour dans n'importe quelle langue, je n'ai pas réussi à le faire publier depuis que je l'ai terminé, il y a un an et demi environ. Dans cette intervention, je parlerai (en arabe !) de mon expérience d'écriture littéraire dans les deux langues que je maîtrise également mais qui me rejettent chacune de manière différente. J’évoquerai les conditions tacites de publication et de reconnaissance dans chacune d’elles, et mon existence personnelle en tant que « autre » (Égyptien résidant en Égypte) par opposition à l'autre traduit et à l'immigrant littéraire, célébrés dans l'Occident anglophone. L'objectif est d’apporter un éclairage sur les questions d'identité, de mondialisation et de pouvoir, sur la marginalisation de la littérature qui en résulte et jusqu’au blocage de la capacité de la littérature à soutenir la différence, la diversité et l’échange avec l'autre dans un sens véritable.

19 mars 2022
17h
Siham Weigant (Maroc – écrivaine)

Enracinement / Elevation

​L’image de l’Orient dans les représentations stéréotypées et généralement occidentales est sans doute celui de l’Odalisque : allongée, lascive et passive. A l’Horizontale donc, le terme d’horizontale devenant d’ailleurs très vite le synonyme de prostituée.A l’inverse, le Croisé est un homme en action, croix brandie dans la conquête d’espaces inhumanisés car mécréants ou perçus comme tels. Ma recherche propose de dépasser le régionalisme habituel qui circonscrit Occident et Orient pour interroger plus généralement les notions formelles et conceptuelles de : Horizontalité et Verticalité ainsi que les charges représentatives, spirituelles et mémorielles qu’elles charrient. En prenant appui comme prétexte sur les corpus de la danse ici ou ailleurs qui opposent verticalité du Ballet (qui érige le corps dansant vers une verticalité tendant au ciel) et horizontalité des transes africaines (qui battent le sol dans un retour vers la terre), puis en essayent d’extrapoler vers d’autres corpus de la création humaine dont l’architecture ou encore la religion, ma recherche tentera de questionner la validité (ou non) de ces différents présupposé.

© 2023 HORIEZONTALISME.
 

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